En écrivant le billet où j’évoque une alliance en os et je me suis posée la question de son éthique, puis de qui est le plus écolo entre un bijoutier classique local et un bijoutier éthique de l’autre côté de la planète.
Je posais la question de la "meilleure solution"... sachant que os signifie animal mort qui pour moi signifie souffrance...
Mais je me suis rendue compte que ce que je pensais de la question était complexe et que je n’avais pas « LA » réponse.*
D’où mes réflexions sur les comparaisons, par exemple entre les actes d’achat :
Les "je suis le/la plus" ou "c'est le/la mieux" ou "le/la plus parfait(e)" ont tendance à m'agacer et sont à la fois très intéressantes.
Leur objectif est le même. Leur niveau de connaissance et de conscience aussi.
Pour moi, la décision finale est une histoire de choix. Aucun n’est parfait, on pourra toujours trouver à discuter sur le fait d’acheter, la provenance, la matière…
Exemple : Je trouve dommage que les bio-addicts, les locavores, les végétariens s’affrontent en essayant de montrer (imposer) que leur action (manger bio, manger local et ne pas manger de viande) est la meilleure pour l’environnement. Il y a des chiffres sur le sujet qui compare certaines actions, mais discutailler sur des exemples ne permet pas de résoudre le schmilblick. Revenons au niveau individuel : il est important de connaître la palette d’actions individuelles qu’on peut choisir de mettre en œuvre, mais il est parfois difficile de tout mettre en œuvre. On peut faire des mix, des choix ponctuels, changer d'avis...
Il faut juste faire des choix et les assumer.
Ce seront des choix différents des autres, et alors ? Chacun contribue à la construction d'un monde meilleur, non?
Mais d’un autre côté, ça permet de s’améliorer. Discuter avec des gens déjà « éclairés » permet d’envisager d’autres aspects auxquels on est moins sensible, de découvrir des chiffres qui permettent de comparer les actions…
Avoir connaissance des ordres de grandeur est primordial. C’est peut-être mon esprit scientifique qui me fait résonner comme ça, mais pour éclairer nos choix, il est judicieux de s’appuyer sur des chiffres, qui permettent de faire des comparaisons. Attention, il faut comparer ce qui est comparable et certaines actions sont difficiles à chiffrer.
Ex : toujours pour rester dans le côté restauration, le côté social d’un repas dans un restaurant non bio exotique n’est pas « chiffrable ». Mais c’est peut-être l’argument qui va faire pencher la balance vers la décision de sortir avec des copains au lieu de manger une salade bio chez soi (c'est bien connu, les végétariens mangent de la salade...).
A moins d’être un ayatollah d’un domaine en particulier, il faut arriver à jongler avec tous les domaines, tous les chiffres, vos envies…
Attention, la dérive à ce discours serait de ne pas se poser trop de questions et se dire systématiquement « j’en ai envie donc je peux ». Et ainsi légitimer des actions dont l'impact environnemental est important régulièrement... (ce qui peut être le choix de certains ! Et dans certains cas cela se comprend...**)
Bon courage dans vos réflexions !
Qu'en pensez-vous ? Avez-vous été confronté à des choix cornéliens ? Quel a été votre raisonnement et votre décision ?
*Je pense que la réponse au niveau impact environnemental peut exister avec la notion d’analyse de cycle de vie. Mais je n’ai pas cherché dans ce sens, encore une fois, j’ai une vie à part ce blog (mais j’aimerais avoir le temps et les ressources pour le faire !)
Mais la limite de l’exercice de l’ACV est qu’elle ne prend pas en compte les aspects éthiques…
** Je rajoute ce deuxième * suite à une petite partie du Grand Journal que j'ai vu ce soir avec le chef Raoni qui est sûrement venu en France en avion... pour sensibiliser les occidentaux sur la protection de la forêt amazonienne...
Crédit photo : www.fotosearch.fr
Bonjour,
RépondreSupprimerJe tombe par hasard sur votre blog, et effectivement, je vous conseille l'ACV qui rend compte des impacts environnementaux tout au long du cycle de vie.
Elle n'aborde effectivement pas les aspects éthiques directement.
Cependant des recherches sont en cours pour développer une méthode basée sur l'ACV et donnant des informations sur les critères sociaux d'une action.
Cette méthode, notamment à l'étude au Québec (développée par le CIRAIG (centre de recherche spécialisé dans l'ACV) s'appellerait tout simplement SLCA pour "Social Life Cycle Assessment".
D'autres recherches visent, à termes, à inclure cette SLCA dans la méthode ACV d'évaluation environnementale. par exemple, en Espagne, GreenDeltaTC a réalisé une ACV sociale, comparant les impacts sociaux d'une production de roses en Hollande et en Equateur.
En espérant avoir aidé à répondre à certaines de vos interrogations
Salut !
RépondreSupprimerPour nous, effectivement, il y a eu des doutes et des questions : traiteur bio (avec ce que cela sous-entend de travail pour monter la salle, la nettoyer ...) ou restau qui cuisine à base de produits locaux, repas plus ou moins végétarien, que peut-on acheter ou pas, recycler ou pas ..
C'est d'autant plus difficile que nos proches ne sont pas vraiment convaincus, et que j'ai un peu peur d'être jugée sur nos petits écarts ... A suivre !
J'ai conscience que ce discours peut être vu comme déculpabilisant et jemenfoutiste.
RépondreSupprimerCe n'est pas du tout l'objectif. C'est plutôt mon discours de "défense" devant les gens qui jugent.
Car de quel droit jugent-ils ? Sont-ils "parfaits" ? (encore faudrait-il définir ce que "parfait" veut dire...)
Est-ce leur façon de faire ressortir leur culpabilité ?
Ne te laisse pas juger car d'après ton blog, vous vous posez de bonnes questions et vous prenez les décisions que vous prenez ! Et puis c'est tout !
Mia GG (Grande Gueule)
Non, justement ... Quand tu as conscience de ne pas être pas parfait(e), c'est plus facile de culpabiliser l'autre (surtout que j'ai la culpabilisette facile :P) que de te remettre en question ... Merci pour tes encouragements ! :)
RépondreSupprimerC'est pour ça que je refuse de me laisser culpabliser par certains. Ca leur ferait trop plaisir.
RépondreSupprimerMais je peux accepter des remarques et des suggestions car ça fait progresser... ça dépend de la forme et du fond... :-)
RépondreSupprimer12 mai 2010 19:31
Bonjour et bienvenu(e),
merci pour les infos : une ACV pourra peut-être un jour intégrer des données éthiques ! (projet ambitieux car une ACV n'est pas simple avec des données seulement environnementales !)
De notre côté, nous avons opté pour le bilan carbone du mariage, afin d'obtenir une idées "des ordres de grandeur".
L'étude dont vous parlez est-elle disponible ? Vous pouvez me répondre par mail mia 37 10 arobase hotmail . fr - sans les espaces et avec @ si vous préférez.
A bientôt !